Jacques Valente (Destination Evian) est arrivé à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) le mercredi 5 décembre à 01h 01’ 25’’ (heure locale) après 30j 16h 01mn 25sec de course. Il a parcouru 4481 milles à 6,08 nœuds de moyenne. Il boucle ainsi son formidable parcours, effectué sous les couleurs de la promotion du don d’organes, et accomplit son rêve.
Jacques Valente et son Class40 Après… c’est trop tard, décoré aux couleurs de la Ville d’Evian et de la Caisse d’Epargne d’Aubonne, ont bouclé la Route du Rhum 2018. Valentel termine 33è sur 36 voiliers Class 40 encore en course, et quatrième des bateaux d’ancienne génération appelés « Vintage ». Avec près d’une vingtaine d’abandons sur 53 Class40 au départ, le résultat de Jacques est admirable. Le marin franco suisse de 57 ans fête ainsi, de la plus belle des manières, les dix ans de sa greffe de rein.
Emu aux larmes après trente jours de mer, Valente a été accueilli par ses proches au coeur de la nuit guadeloupéenne. « L’accueil était extraordinaire », a-t-il raconté. « Il y avait une vingtaine de personnes, parmi lesquels mon équipe, mon amie, des copains, deux personnes transplantées et des responsables de l’organisation. J’ai presque trop de choses à raconter », a-t-il encore déclaré, subjugué par l’émotion. « Je suis en bonne forme physique, mais je vais tout de même avoir besoin d’un peu de temps pour récupérer complètement. On dit que la Route du Rhum se mérite. Eh bien, ce n’est que le prénom… Celle-là, on s’en souviendra! »
Eprouvé par sa traversée, et par les dernières heures de course, Valente s’est rapidement retiré, pour sombrer dans un sommeil bien mérité. L’édition 2018 de la Route du Rhum n’a pas épargné les concurrents : dès le départ, donné à St Malo le 4 novembre dernier, ils ont rencontré des conditions très musclées. Ils ont traversé trois grosses dépressions durant les quatre premiers jours de course, avec des vents allant jusqu’à 40 noeuds. « Enchaîner trois dépressions aussi fortes que celles-ci, c’est du jamais vu », racontait Jacques Valente lors de son escale espagnole. En effet, il a pris la sage décision de s’arrêter à la Corogne (Espagne) le 8 novembre, pour se reposer, réparer la casse occasionnée les premiers jours, et repartir avec les batteries rechargées pour la traversée de l’Atlantique. Nombreux sont les participants qui ont pris la même décision que lui ! Il a repris la mer dimanche 11 novembre à 14 heures.
Jacques a eu son lot d’avaries pendant la traversée : spi déchiré, barre cassée, pilote automatique en panne dès les premiers jours de course; il a dû puiser dans ses réserves pour accomplir son rêve. Les derniers jours de course ont été particulièrement éprouvants: « L’alizé était extrêmement instable, avec des variations très importantes en force et en direction. Il y a trois jours, je me suis brûlé une main avec une écoute, puis légèrement entaillé le cuir-chevelu; heureusement rien de sérieux, mais c’était dur. »
Jacques a finalement atteint Pointe-à-Pitre ce matin, mercredi 5 décembre, à 01h 01’ 25’’ (heure locale) après 30j 16h 01mn 25sec de course à 4,81 nœuds de moyenne sur l’orthodromie. Il a parcouru 4481 milles à 6,08 nœuds de moyenne.
Grâce à son partenaire principal, la Ville d’Evian, Jacques Valente a pu réaliser son rêve et traverser l’Atlantique, en course, pour promouvoir le don d’organes. Pour rappel, il avait déjà réalisé cette même traversée mais hors course, en marge de la Route du Rhum 2014, avec le même message fort qu’aujourd’hui, « Après c’est trop tard ». Une aventure qui aurait été impossible sans l’ensemble de ses partenaires, listés ci-dessous.